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Bienvenue chez les Doudoux
9 janvier 2009

1879 Italia – 2009 Argentina, Canadá y España

Este texto, que cuenta una parte de la historia de nuestra familia, nos fue enviado por el tío Cacho (hermano del padre del Doudou) para el nuevo año.

Ce texte qui raconte une partie de l'histoire de la famille, nous a été envoyé par l’oncle Cacho (frère du père du Doudou) à l’occasion de la nouvelle année. 

"Este ha sido un año duro. Pero así es la vida. Nadie nos dijo que esto es el Paraíso, ni siquiera nadie nos prometió algo. Simplemente somos una ilusión en el universo. Mientras estemos aquí, en este pequeñísimo planeta, nuestro deber es continuar luchando para tener una vida digna como nos enseñaron nuestros ancestros. En nuestra familia no somos ni los mejores, ni los más intelectuales, ni los más morales, simplemente somos ilusiones que intentamos concretar y alcanzar, como una misión que nos dieron cuando nacimos.

Mal no nos ha ido. El Nono Doménico, que escapó del Friuli a los 24 años con su mamá y su hermana, era analfabeto en La Argentina y, por ello y su bajo nivel intelectual, era obrero en el matadero de Santa Fé. Él y la Nona tuvieron ocho hijos. Cuando nació el único varón, vuestro Nono Domingo, estaba trabajando y eran las 7 de la mañana. Tan contento estaba que pidió permiso para ir al hospital de la ciudad que estaba bastante alejada del matadero. Lo hizo caminando y en cada bodegón que encontraba invitaba a los pocos parroquianos que había a esa hora de la mañana con una ginebra.

Ce fut une année difficile. Mais c’est la vie. Personne ne nous a promis que ce serait le Paradis, d’ailleurs personne ne nous a rien promis du tout. Nous sommes seulement une illusion de l’univers. Pendant notre passage sur Terre, cette petite planète, notre devoir est de continuer à lutter pour mener une vie digne à l’image de nos ancêtres. Dans notre famille, nous ne sommes ni les meilleurs, ni les plus intellectuels, ni les plus moraux, nous sommes seulement des illusions que nous essayons de concrétiser et d’atteindre, une mission qui nous a été donnée en naissant.

Les choses ont plutôt bien été. Le Nono Doménico, qui a fuit le Friuli (nord-est de l’Italie) pour l’Argentine à l’âge de 24 ans avec sa mère et sa sœur, était analphabète. Sa condition l’a mené à devenir ouvrier à l’abattoir de Santa Fé (capital de la province du même nom au centre-est de l’Argentine). Lui et sa femme ont eu huit enfants. Quand leur seul garçon est né, votre arrière grand-père, le Nono Doménico travaillait et il était sept heures du matin. Il était si content qu’il a demandé la permission de se rendre à l’hôpital de la ville qui était éloigné de l’abattoir. Il s’y est rendu en marchant et s’arrêtait dans chaque café sur son chemin, il offrait un gin aux quelques paroissiens qui y étaient à cette heure matinale.

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Ecusson de la Santa Maria la Longa, dans la province du Friuli, Italie.

Eran muy pobres. El Nono dirigía la mesa en las comidas y repartía según su leal y buen entender. Cuando terminaban de comer el alimento, hacía limpiar el plato con el pan hasta dejarlo lustroso. Por supuesto que todos se comían ese pedazo de pan. Los platos eran los llamados hondos, no había muchas más cosas que la cuchara, el tenedor y el cuchillo. Entonces todos daban vuelta su plato (tipo upside down) y en el culote del mismo se servía la fruta, ese era el plato de postre. El Nono, entonces, administraba la distribución ante la mirada absorta y ansiosa de sus hijos. Cortaba las naranjas en cuatro pedazos y le entregaba a cada uno su cuarto. Las naranjas eran muy baratas en Santa Fé porque hay muchas en la región.

Cuando el Nono Domingo llegó a la edad escolar, el Nono Doménico ya tenía decidido qué oportunidad otorgarle. Tenía claro que su mayor inversión sería la educación, pero no alcanzaba para todos sus hijos, por lo que concentró su esfuerzo en su hijo varón. Así fue que el Nono Domingo estudió en el Colegio Jobson, institución distinguida por la excelencia, de hermanos lasallanos (De LaSalle), el mismo donde estudiamos mi hermano y yo más tarde, pero sólo pudo llegar hasta primer año ya que para entonces el Nono Doménico moría a la edad de 62 años. Siempre recuerdo el cuaderno del Nono Domingo. Era de antología. Su caligrafía, ortografía, perfección de su redacción y su prolijidad nunca más volví a ver en nadie. Pero no alcanzó. A la edad de 13 años debió salir a “cubrir” la ausencia de su padre y logró su primer trabajo: cadete limpiador de vidrieras de una farmacia.

Ils étaient très pauvres. Le Nono dirigeait le repas et répartissait la nourriture selon sa loi et son entendement. Quand ils avaient terminé leurs assiettes, il fallait la nettoyer avec un morceau de pain, afin de la laisser propre. Évidemment, ils mangeaient ensuite ce morceau de pain. Les assiettes étaient creuses, on n’avait qu’une cuillère, une fourchette et un couteau. Alors, on retournait l’assiette et on mangeait le fruit sur le fond de l’assiette renversée. Le Nono administrait la distribution devant les yeux anxieux et concentrés de ses enfants. Il coupait les oranges en quatre et les octroyait par quartier.  Pourtant, les oranges étaient peu chères à Santa Fé, car il y en avait beaucoup dans la région.

Quand son fils eut atteint l’âge scolaire, le Nono Doménico avait déjà décidé quelle serait la chance à lui donner. Pour lui, il était clair que son meilleur investissement serait l’éducation, et comme il ne pouvait l’offrir à tous ses enfants, il concentra ses efforts sur son fils unique. C’est ainsi que le Nono Domingo (fils de Doménico et grand-père du Doudou) a étudié au Collège Jobson, une institution d’excellence dans cette région, tenue par des frères De LaSalle, la même institution ou des années plus tard, mon frère (père du Doudou) et moi-même, avons étudié. Il ne put cependant qu’y aller jusqu’en 1ere année du secondaire (équivalent de la 6e), car cette année là, son père, le Nono Doménico, décédait à l’âge de 62 ans. Je me souviendrais toujours des cahiers du Nono Domingo, une véritable anthologie! Sa calligraphie, son orthographe, la perfection de ses rédactions et sa prolixité, je ne les ai revus chez personne après lui. Il n’y est pas arrivé. A l’âge de 13 ans, il a du prendre la place de son père et décrocha un premier boulot, commis chargé du nettoyage des vitrines dans une pharmacie.

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Le "nono" Domingo et la "nona" Angelita (grand-parents du Doudou), La voiture du Nono sur les routes de la région (à la fenêtre, le père du Doudou)!

Sin embargo, su empeño y sus condiciones intelectuales le otorgaron la oportunidad que no desaprovechó. Así fue que nunca conocí a mi padre sin casa propia o sin auto, siempre con su despensa llena de productos mendocinos (vinos, licores, frutos del campo enlatados, dulces, etc.). Fue, durante 40 años Gerente de Mannesmann en el Chaco donde era todo un personaje. Recuerdo cuando lo premiaron con un viaje a New York. Fue tan grande el susto que tenía con el idioma que lo postergó para ir con un amigo. Pero el viaje finalmente nunca se hizo.

Pourtant, sa volonté et ses capacités intellectuelles lui ont permis de ne laisser passer aucune opportunité. C’est ainsi que je n’ai jamais vu mon père sans sa propre maison ou sans voiture, sa cave toujours pleine (vins, liqueurs, fruits, conserves, confitures, etc.). Il a été pendant 40 ans gérant de Mannesman dans le Chaco (province du nord-est de l’Argentine) ou il était connu de tous. Je me souviens qu’on lui avait même offert en prime un voyage à New-York. Mais il avait tellement peur de la barrière de la langue qu’il l’a repoussé pour y aller avec un ami. Le voyage ne s’est finalement jamais fait.

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De gauche à droite: un ami du quartier, Père du Doudou enfant, "Tío" Cacho enfant, "Negrita" - "Tío" Cacho, "Tía" Ana-María, Nono en 2006

Papá tenía la misma cultura del Nono Doménico. Su inversión era el estudio de sus hijos. Nos dio todas las oportunidades. Nuestra elección era estudiar o estudiar, prepararse para la vida, adquirir conocimientos. Nunca hubo límites, siempre objetivos amplios.  Y mal no le fue. Sus tres hijos fueron profesionales y siempre se destacaron en alguna de las virtudes que exige la vida en comunidad.

Mon père avait la même culture que le Nono Doménico. Son investissement se faisait dans les études de ses enfants. Il nous a donné toutes les opportunités. Notre choix consistait à étudier ou… à étudier, se préparer pour la vie, acquérir des connaissances. Il n’y a jamais eu de limites, toujours de vastes objectifs. Ça a bien fonctionné. Ses trois enfants sont devenus professionnels et se sont tous démarqués malgré les vicissitudes qu’exigent la vie en communauté.

Les_doudoux_2005_042

Nono (père du Doudou) à Noël 2005 - Nono (padre del Doudou) en Navidad 2005

Ahora les toca a Uds. seguir abriendo el camino de nuestra familia. Que para este 2009, Dios los llene de buenaventuras y los colme de felicidad junto a sus seres más queridos.

C’est maintenant à votre tour de continuer le chemin pour notre famille. Que pour cette année 2009, Dieu vous bénisse et vous comble de bonheur auprès de vos êtres les plus chers."


Discover Дмитрий Дмитриевич Шостакович!

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Commentaires
I
Merci d'avoir partagé cette belle histoire. C'est inspirant. Mais, dis moi, pourquoi l'appelez-vous le nono??
C
c'est un très beau témoignage, un bel exemple pour les enfants.Je vais le faire lire aux miens. J'ai moi même un lien avec l'Agentine, une branche de ma famille a quitté le limousin.... et j'y ai retrouvé une lointaine cousine....
L
Super cette histoire de ta famille, belle et émouvante!
V
Me cayeron las lagrimas mientras leia todo esto!! Muy emocionante!! Seguramente con tiempos tan dificiles...eso si era sacrificio!! Hoy por hoy don pocos los que hacen una cosa asi en la vida!! Esper que tus hijos, como creo en algun modo nosotros, sepan apreciar todo esto y puedan sacar buen provecho para el futuro...que lamentablemente no pareciera ser muy bueno para nadie!! Los pienso siempre con todo mi corazon, Veronica de Italia
M
Quelle histoire magnifique et quelle belle idée de vous envoyer ce texte pour la nouvelle année!<br /> Les ancêtres de mon mari, coté maternel, ont fui eux aussi l'Italie mais ils n'ont pas émigré aussi loin que le nono Doménico puisqu'ils se sont arrêtés sur la côte d'azur!
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